En pleine période Covid, j’ai pété un plomb et j’ai acheté la première ferme que j’ai pu trouver. Sur un coup de tête.
Après les confinements, j’avais besoin de vert, de bruits d’oiseaux, d’arbres et de vie.
Je n’ai visité qu’une seule toute petite ferme. Et je l’ai achetée tout de suite, pour 11 000€.
J’y ai récupéré plusieurs chiens, qui avaient été laissés sur place par les anciens propriétaires. Et c’est comme ça que je me suis retrouvé l’heureux papa d’une meute entière.
Puis j’ai compris que c’était la vie que je voulais pour le restant de mes jours, et je mis suis mis à vouloir bâtir un projet plus sérieux, à chercher une autre ferme avec davantage d’espace, pour y vivre sur le long terme et y reloger les animaux.
Au mois d’août 2022, j’emménageais dans un ensemble de quatre bâtiments (maison, petite maison à côté, grange et atelier), sur un hectare et demi de terrain.
Dans quelques mois, ça fera déjà un an.
Ce n’était pas une année facile, mais c’est pourtant une expérience que je conseille à tous ceux qui travaillent sur le web.
Voici pourquoi :
1— Ça permet de rétablir un équilibre perdu :
Si tu travailles sur le web, tu passes la plupart de ton temps coincé devant un écran. Acheter une ferme, ça te permet de te reconnecter à la nature dès que tu éteins l’ordinateur, et d’avoir une activité physique et manuelle quotidienne (sans devoir se forcer : ça fera naturellement partie de tes journées).
2— Ça te force à travailler moins, et mieux :
Quand tu vis dans une vieille maison à la campagne, surtout les premières années, tu ne chômes pas. Tu es sans cesse occupé à bricoler, à organiser, à réparer, à ranger, à embellir…
Et quand on travaille sur le web, ça fait un bien fou : ça donne une vraie structure. Comme on ne peut plus passer la journée entière devant son écran, on est obligé de s’organiser mieux. En travaillant uniquement le matin, par exemple. Et le résultat, c’est qu’on devient beaucoup plus efficace, en plus d’avoir des journées plus actives et équilibrées.
3— Ça aide vraiment avec l’anxiété :
C’est un fait : la plupart des entrepreneurs sont rongés par l’anxiété. C’est le métier qui veut ça : on vit dans l’incertitude permanente. On pense tout le temps. On fait ce que les Américains appellent de l’overthinking, et pour beaucoup d’entre nous, ça peut atteindre des niveaux qui sont handicapants.
Quand tu vis dans une ferme, tu as vraiment autre chose à faire que de penser aux problèmes de ton activité toute la journée. Tu n’es plus centré là-dessus. Tu y consacres une partie de tes journées, mais ça ne te bouffe plus la vie. Parce que tout ça te semble petit, insignifiant, à côté d’un coucher de soleil, d’une soirée au feu de bois, ou bien d’une promenade dans la forêt avec tes animaux.
En proportion, tes petits problèmes de travail te semblent dérisoires. Et ça détend énormément.
4— C’est une vie qui ne coûte pas cher :
À part l’installation et la première année, tu peux vivre une vie magnifique, remplie, accomplissante et équilibrée pour moins d’un SMIC par mois.
Bien entendu, quand on vit dans une vieille maison à la campagne, il y a toujours des imprévus : la toiture qui part en vrille en plein automne, le système de chauffage qui lâche au milieu du mois de février… Et c’est crucial de garder de l’argent de côté pour être prêt quand ça arrivera (parce que la question n’est pas de savoir si ce genre de problèmes arriveront… mais QUAND ils arriveront).
Mais à part ça, tu n’as plus besoin d’avoir beaucoup d’argent. Et tu peux épargner facilement.
Tu n’indexes plus ton mode de vie sur tes revenus : si tu te mets à gagner davantage, tu n’as même plus l’envie ni le besoin de dépenser plus. Parce que la vie à la campagne t’offre des plaisirs qui ne peuvent pas s’acheter.
Ça t’offre une sérénité que n’ont que très peu d’entrepreneurs. Et ça te permet de te lancer sur des projets à beaucoup plus long terme, qui ne rapporteront pas forcément d’argent tout de suite.
Aujourd’hui, très peu d’entrepreneurs et de créateurs peuvent se permettre de le faire.
5— Ça te donne quelque chose à faire qui est plus difficile que ton métier (et c’est positif) :
J’ai toujours eu besoin de faire en sorte que mon métier ne soit ni la chose la plus difficile ni la plus fatigante de mes journées.
Sinon, j’ai tendance à dramatiser, à trop penser, à tout remettre en question chaque minute…
C’est la raison pour laquelle le voyage à plein temps m’a tellement fait de bien, pendant la période où j’étais digital nomad. Et c’est la même chose aujourd’hui avec la ferme.
Le travail sur la maison et le jardin m’aide à remettre mon activité en ligne à sa place, à ne pas tomber dans le perfectionnisme, et à pouvoir vraiment penser à autre chose une fois que j’ai terminé et que je referme l’ordinateur.
6— Même si ça se passe mal, tu ne le regretteras pas :
Ce type de projet, c’est comme un voyage. Même un voyage raté te laissera des souvenirs positifs pour toute ta vie. SURTOUT un voyage raté. Tu auras des histoires à raconter. Et c’est ce genre d’expérience qui enrichit ton vécu, qui construit ta personnalité, qui nourrit ton caractère et ton aventure personnelle.
C’est pareil avec une ferme : si tu n’as plus d’eau pendant un mois, plus d’électricité en plein hiver, que la grange prend feu et que le toit s’écroule, tu vas passer un très mauvais moment quand ça arrivera…
Mais tu te débrouilleras bien, tu trouveras un moyen d’improviser, et quelques années après, tu seras nostalgique de ces aventures-là. Elles t’auront construites.
7— Ça va neutraliser ton addiction à la dopamine :
Dans l’état actuel des choses, avec les réseaux sociaux et toutes ces expériences qui sont conçues pour nous rendre accros à un petit plaisir immédiat, il est de plus en plus difficile de ne pas s’ennuyer quand il ne se passe rien d’extraordinaire.
On est devenus accros à la dopamine et au plaisir. Il nous en faut toujours de plus en plus.
Vivre à la campagne, ça t’apprend à retrouver un vrai plaisir dans les petites choses du quotidien qui semblent insignifiantes pour la plupart des urbains pressés : l’odeur de l’herbe au lever du soleil, les mésanges sur le noyer, les jonquilles qui ont fleuri depuis hier…
Sur le long terme, ça aide à se stabiliser, et à ne plus dépendre de stimulations constantes pour ne pas s’ennuyer.
8— Ta vie sociale va s’en trouver améliorée (mais de la façon dont la plupart des gens l’imaginent) :
Tu vas voir moins de monde. Mais quand tu recevras de la visite, tu auras plus de temps et d’attention à accorder à tes proches et à tes amis.
Vous allez passer des week-ends à refaire le monde au coin du feu. Vous allez renouer des liens qui s’étaient estompés à cause du manque de temps. Vous allez réapprendre à vous connaître vraiment.
Boire un café en ville et passer un week-end en immersion dans la campagne, ça n’offre pas les mêmes possibilités. Ça ne permet pas la même profondeur ni la même expérience humaine.
En vivant au milieu de nulle part, tu vas pouvoir te reconnecter profondément avec ceux qui comptent pour toi, en changeant la façon dont tu organises ta vie sociale.
Au lieu de quantité et de superficialité, tu auras de la qualité et de la profondeur.
9— En cas de nouvelle crise Covid, en cas de guerre, en cas de pénurie alimentaire… Tu seras parmi les mieux placés.
Et même si ça n’arrive jamais, ça va te détendre de savoir que tu es déjà au bon endroit.
📷 La photo du jour :
Ma ferme sur la droite, la petite maison que je suis en train d'aménager en bureau au milieu, et la grange sur la gauche.
Au mois d'août, ça fera un an que je serai installé !
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