Le procrastinateur de l’extrême


Le procrastinateur de l’extrême dépense des sommes colossales dans des formations sur le business en ligne, des livres, des séminaires… Il connaît tout sur tout, il a accumulé des milliers de pages de notes…

Souvent, il en connaît même davantage que les professionnels chevronnés. C’est un véritable expert du sujet qui le passionne.

Mais il y a une couille qui flotte dans le potage :

Il n’a jamais rien fait !

Depuis dix ans, il a suivi des milliers d’heures de formation sur la création web, mais il n’a jamais enregistré une seule vidéo. Il n’a jamais publié un seul article. Il n’a jamais mis un site web en ligne. Il a parfois rempli les papiers pour monter son autoentreprise, mais il ne les a jamais renvoyés.

Le procrastinateur de l’extrême est bon public : il regarde tout ce que les autres font, il commente souvent, il achète régulièrement.

Mais il attend d’être vraiment prêt pour passer à l’action. Être vraiment prêt, pour lui, ça veut dire avoir acquis la connaissance parfaite et absolue de tout, absolument tout. Ce qui n’arrivera jamais.

Au fond de lui, il sait très bien qu’il ne fera jamais rien. Que tout ça est devenu un loisir pour lui, plutôt qu’un vrai projet. Un loisir qui consiste à rêver.

Son vrai problème, ce n’est même pas la procrastination : c’est son manque d’estime de soi qu’il compense par l’accumulation de connaissances.

Il ne se respecte pas assez pour penser valoir quelque chose. Et tente de s’acheter la valeur dont il croit manquer en accumulant des informations à la tonne.

Il pense sincèrement qu’un jour, il en saura assez pour pouvoir s’autoriser à s’estimer. Et qu’à ce moment-là, il ne souffrira plus du syndrome de l’imposteur. Et qu’il pourra enfin se mettre à créer.

Mais la vérité, c’est qu’aucune quantité de connaissances ne lui suffira pour qu'il ait confiance en lui : il aura beau en accumuler des tonnes, l’abysse est tellement profond que rien ne sera jamais suffisant pour le combler.

On devrait arrêter d’essayer d’aider ces gens-là en leur proposant des méthodes pour vaincre la procrastination. Parce que ça n’a jamais été ça, leur vrai problème. Ce serait comme si on voulait soigner un cancer du cerveau avec du Doliprane.

Au lieu de ça, on devrait les aider à réaliser la vraie valeur qu'ils ont en eux. À prendre confiance en leurs capacités.

Parce que c’est toujours ça qui leur manque le plus, mais ils ne le voient pas : ils pensent qu’ils manquent d’infos, alors qu’ils manquent d'estime pour eux-mêmes.

Je continuerai cette série de portraits demain. Hier, j’avais publié le portait du requin du web. Et je terminerai par mon propre portrait...


📷 La photo du jour :

Ça pousse !


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